La station d'épuration
Les eaux usées ménagères, industrielles et agricoles sont acheminées jusqu’à la station d’épuration, qui se situe le plus souvent à l’extrémité d’un réseau de collecte. L’eau est alors en partie traitée avant d’être rejetée dans le milieu naturel.
Selon le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, en 2008, la France comptait 18 830 stations d’épuration qui représentaient une charge globale de 75 millions d’Equivalents-habitants (Eh) pour une capacité épuratoire de l’ensemble des stations d’épuration de 94 millions d’Eh.
Qu’est-ce qu’une station d’épuration ?
Une station d’épuration est une usine de traitement des eaux usées destinée à les rendre propre à être rejetées sans inconvénients majeurs dans le milieu naturel et rejoindre le cycle de l’eau.
On peut distinguer trois opérations principales dans le traitement de l’eau :
Une station d’épuration rassemble une succession de procédés qui permettent, petit à petit, de purifier l’eau.
- le pré traitement et le traitement primaire qui comprends le dégrillage (qui élimine les déchets volumineux), le dessablage (qui permet d’extraire les sables), le déshuilage (qui débarrasse l’eau de ses corps gras) et la décantation primaire ou la boue est récupérée au fond du bassin.
- Le traitement secondaire se fait le plus souvent de manière « biologique », mais une voie « physico-chimique » peut la remplacer ou s’y ajouter. Le traitement physico-chimique permet une meilleure coagulation des boues et favorise notamment la fixation des phosphates provenant des engrais ou des activités agricoles. Le traitement secondaire comprends l’oxygénation (de l’oxygène est inséré dans l’eau pour la défaire des substances graisseuses restantes) et la décantation secondaire (qui permet d’extraire une deuxième quantité de boue).
- Le traitement des boues s’effectue parallèlement aux traitements de l’eau (avec la boue récoltée dans les bassins de décantation et durant la clarification)
Les 5 étapes du traitement des eaux usées
1ère étape : le dégrillage
Les eaux usées qui sortent de ta maison sont acheminées jusqu’à la station d’épuration par des réseaux d’assainissement.
Elles passent alors à travers un dégrilleur, une sorte de tamis, qui les débarrasse des matières grossières et inertes (chiffons, morceaux de bois, plastiques, feuilles,...).
Après le nettoyage des grilles, les déchets sont évacués avec les ordures ménagères.
Le tamisage, qui utilise des grilles avec de plus faibles espacements, peut compléter cette phase du prétraitement
2ème étape : le dessablage et le déshuilage
Les étapes suivantes permettent de débarrasser l’eau des matières qui n’ont pas été arrêtées par le dégrillage.
Grâce à la réduction de vitesse de l’écoulement, il est possible de récupérer Les sables (par pompage) et les graisses (qui sont raclées en surface)
Les eaux s’écoulent d’abord dans un premier bassin (appelé le « dessaleur ») où les matières plus lourdes que l’eau (sables, graviers,...) se déposent au fond.
Puis elles passent dans un deuxième bassin, ou les graisses seront récupérées en surface.
Les bassins sont équipés d’un pont automoteur et de pompes aératrices. Ces pompes, installées le long de chaque ouvrage, diffusent de fines bulles d’air qui favorisent la remontée des graisses et corps flottants en surface.
Le pont automoteur assure un raclage de surface pour pousser les flottants sur des goulottes et bâches de pompage.
Les produits récupérés sont évacués en vue d’un traitement ultérieur. (Traitement des boues) Les eaux sont alors évacuées et continuent leur assainissement dans la station.
3ème étape : le traitement biologique
C’est la partie essentielle du traitement.
Elle consiste à reproduire, mais en accéléré, le processus naturel qui existe dans les rivières.
Les eaux arrivent dans un bassin où se sont développées des bactéries. Ces êtres vivants microscopiques vont digérer les impuretés et les transformer en boues.
Ces techniques se réalisent avec oxygène (aérobies) ou sans oxygène (anaérobies). En France, c’est le procédé des boues actives (avec oxygène) qui est le plus répandu.
4ème étape : la clarification
Cette étape consiste à séparer l’eau des boues ou des résidus secondaires issus de la dégradation des matières organiques.
Cette décantation est opérée dans des bassins spéciaux, les "clarificateurs".
Les boues se déposent au fond du bassin, où elles sont raclées et évacuées.
L’eau débarrassée de 80 à 90 % de ses impuretés subit alors des analyses et des contrôles avant d’être rejetée dans le milieu naturel.
5ème étape : le traitement des boues
Une station d’épuration produit 2 litres de boues résiduaires par habitant et par jour.
Les boues récupérées lors de la décantation, le traitement biologique et la clarification doivent être traitées.
Il existe plusieurs formes de boues :
- Les boues physico-chimiques (qui sont produites dans les stations physico-chimiques).
- Les boues dites primaires, qui sont le résultat de la décantation des matières en suspension contenues dans les eaux usées brutes. (celles récupérée après le traitement primaire)
- Les boues secondaires sont formées à partir de la charge polluante dissoute durant la période de dessablage et de déshuilage. (celles récupérée après le traitement secondaire)
- Les boues "mixtes" formées par les boues primaires et secondaires. Elles vont subir un traitement de stabilisation biologique.
Ces boues sont généralement utilisées en agriculture comme engrais.
Une fois sèches, elles peuvent également être incinérées ou mises en décharge (solution plus coûteuse).
Ci-dessous un schéma qui résume les 5 grandes étapes nécessaires à l'épuration des eaux usées
Le contrôle du système d’assainissement : l’auto surveillance
L’exploitant de la station d’épuration va se livrer à une série de mesures pour évaluer l’efficacité de l’épuration de l’eau et du traitement des matières produites par l’épuration (comme la boue).
Il va aussi s’assurer du respect des normes de rejets, et surveiller l’ensemble de l’installation pour détecter les éventuelles anomalies.
Un rapport de fonctionnement contenant ces mesures est établit chaque mois et chaque année par l’exploitant de la station d’épuration.
Ce rapport est ensuite envoyé à la police de l’eau et à l’agence de l’eau.
Le préfet peut augmenter les exigences de l’auto surveillance. Il peut par exemple prendre de nouvelles mesures ou les raffermir concernant certains polluants. Il peut aussi imposer une surveillance du milieu naturel accueillant l’eau traitée.
Les services chargés de la police des eaux auprès du préfet vérifient la qualité du dispositif de surveillance mis en place par l’exploitant.
Cette vérification s’opère à deux niveaux :
- par le contrôle des documents tenus par l’exploitant
-
par des visites sur place pour constater la validité des informations transmises.