Travaux de restauration de l’ancien canal de Mardyck et du parc Jacobsen
En 2017, la Communauté Urbaine de Dunkerque a missionné VALETUDES et URBA FOLIA, sociétés spécialisées dans l'ingénierie, pour mener une étude pilote dans le cadre de la prise de compétence "GEMAPI". Le but de la démarche étant de gérer les espaces autrement, en croisant et conciliant les enjeux hydrauliques, écologiques et paysagers. Cette mission d'étude, financée à 70% par l'Agence de l'Eau Artois-Picardie a abouti à un programme de travaux concourant à la fois à restaurer la biodiversité du site et accroître les capacités hydrauliques du secteur en cas d'inondation en milieu urbain.
Cette phase de travaux réalisés entre 2019 et 2020 s’est faite dans le cadre de l'appel à projet "Eau et biodiversité en milieu urbanisé" de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, en conformité du cahier des charges validé par le Conseil d'Administration en juillet 2019.
Eléments caractéristiques des travaux
Les travaux se sont déroulés selon 4 phases, d’octobre 2019 à décembre 2020 :
1. La remise à ciel ouvert de l'ancien canal de Mardyck
En raison d’une artificialisation du canal du Mardyck et de la déconnexion du cours d’eau avec son environnement, la Communauté Urbaine de Dunkerque a souhaité remettre à ciel ouvert le canal afin de :
- Objectif hydromorphologique : retrouver des habitats diversifiés en lit mineur (profondeurs, vitesses, substrats) ; diversifier les profils en travers, restaurer les connexions entre le lit mineur et le lit majeur, redonner de la place au cours d’eau et limiter les répercussions des variations des niveaux d’eau.
- Objectif écologique : améliorer la libre circulation des espèces aquatiques (poissons, écrevisses…), reconquérir des zones non productives et/ou abiotiques. Enfin, diversifier les biocénoses du lit mineur.
- Objectif paysager et récréatif : valoriser le paysage et les activités récréatives aux abords et dans le lit de la rivière, réapproprier l’espace rivière aux habitants.
2. La réalisation d'une lagune* sur le premier étang du parc Jacobsen
*Lagune : technique naturelle qui s’appuie sur les capacités des végétaux à assimiler les polluants.
Les résultats de l’étude pilote ont permis de détecter une arrivée de polluants potentiels en provenance de la zone SNCF ainsi qu’une arrivée de matières en suspension lors d’épisodes orageux.
L’élaboration d’une lagune en amont, sur le premier plan d’eau du parc Jacobsen, a donc eu pour visée de :
- Objectif hydraulique : maintenir la capacité de stockage
- Objectif écologique : améliorer la qualité de l’eau, augmenter la surface végétale, diversifier les habitats aquatiques, favoriser une zone de frayères potentielles
- Objectif paysager : diversifier le paysage.
3. La restauration écologique et paysagère des berges du deuxième étang du parc Jacobsen
Des berges artificielles en béton et l’absence de transition entre les espaces engazonnés et le bassin de pleine eau ont été soulignés.
Des aménagements ont alors été mis en œuvre, de manière à répondre aux objectifs suivants :
Hydraulique : maintenir la capacité de stockage
Ecologique : améliorer la qualité de l’eau, diversifier les habitats aquatiques, favoriser une zone de frayères potentielles et de reproduction pour les batraciens, créer des bandes de végétation semi-aquatique, nécessaires à l’émergence des Odonates (insectes à pièces buccales broyeuses, à longues ailes comme la libellule).
Paysager : diversifier le paysage
4. L'amélioration des potentialités écologiques et paysagères de la roselière (troisième étang)
Avant le début des opérations, l’étang était peu profond et envasé, bordé de berges en pente douce. La présence d’un habitat et d’une espèce d’intérêt patrimonial (les roselières subhalophiles à Scirpe maritime, a également été détectée. L’espace était quant à lui ombragé et peu mis en valeur.
Les aménagements ont répondu cette fois aux objectifs suivants :
Hydraulique : maintien de la capacité de stockage
Ecologique : améliorer la qualité de l’eau, préserver et étendre les roselières à Scirpe maritime, favoriser la zone de frayères potentielles
Paysager : dégager et mettre en valeur l’étang et les roselières
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L’Agence de l’Eau peut vous apporter un appui technique et financier, n’hésitez pas à consulter notre appel à projets : https://www.eau-artois-picardie.fr/appel-projets-eau-et-biodiversite-en-milieu-urbanise-nouvelle-edition
Pour plus d’informations sur le volet travaux :
Estelle CHEVILLARD – e.chevillard@eau-artois-picardie.fr