Isabelle MATYKOWSKI, Nouvelle directrice générale de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie

Quel est le (ou les) projet(s) qui constituerait(ent) votre priorité dans les mois à venir suite à votre nomination ?

« En cette période où le changement climatique se concrétise dans notre quotidien, il nous faut poursuivre une dynamique plurielle avec nos partenaires : pour anticiper une moindre disponibilité de notre patrimoine eau et biodiversité, accélérer la mise en place de solutions et accompagner nos partenaires dans l’action. Cette dynamique est donnée par les feuilles de route actuelles et à venir : un schéma directeur d'aménagement et de gestion de l'eau (SDAGE) qui nous donne le cap à 2027, un plan eau annoncé en 2023 qui a mis au plus haut niveau politique le sujet de de l'eau, bien patrimonial que chacun doit préserver et enfin notre 12^ème programme 2025-2030 qui sera le fruit de plusieurs mois de travail avec l’ensemble de nos partenaires. » 

Quels grands objectifs souhaiteriez-vous que l'agence de l'eau atteigne à court terme à moyen ou à long terme ?

« Il y a des objectifs qui sont liés au SDAGE, des objectifs de bon état de nos cours d’eau à 2027 ; Ce qui me paraît important c'est effectivement de partager avec nos partenaires (élus, acteurs économiques, acteurs agricoles, acteurs de la société civile et grand public), l’état des lieux, les objectifs de bonne santé de nos milieux aquatiques et naturels, et la trajectoire et les moyens pour y arriver. Je pense notamment à l’outil PERISCOP qui permet de partager avec nos partenaires de terrain et nos collègues de l’Etat, d’une part la situation initiale mais aussi  les projets qui permettraient d'aller de faire un pas de plus vers le bon état. »

L’étape suivante serait de déterminer les leviers pour permettre justement la mise en œuvre de ces actions : cela peut être des leviers d'accompagnement financier, des leviers en ingénierie, des leviers sur la connaissance : c'est le cas par exemple sur ce qu'on veut promouvoir : faire comprendre ou faire connaître les services écosystémiques qui sont délivrés par les solutions fondées sur la nature comme la renaturation, la désimperméabilisation en ville qui permet de ralentir la circulation de l’eau, recharger les nappes d’eau souterraine par l’infiltration, éviter le ruissellement de l’eau qui se charge en polluants avant de rejoindre les milieux naturels, rafraichir la ville … décloisonner en quelque sorte les politiques sans bien sûr oublier la raison d'être de l’agence de l’eau : accompagner la politique de l'eau et de l'environnement dans une logique de bassin versant amont-aval »

Quelle est votre vision d'avenir d'un point de vue managérial ?

« J’ai envie que chaque agent soit fier de ce qu'il fait à l'agence, qu’il trouve du sens dans son travail au quotidien. On est dans un établissement formidable où l’on a plutôt un cadre de vie agréable et qui nous permet d'avoir des marges de manœuvre. Je souhaite que chacun en soit conscient et qu'il se saisisse de cet espace de liberté. Que chacun puisse être force de proposition. Parce dans les défis d'aujourd'hui, dans les défis qui nous attendent, chacun peut être porteur d'une pédagogie un peu comme le porteur de la flamme olympique. Chacun peut montrer un signal clair y compris à l'extérieur, comme dans sa famille, sur la façon dont on apporte de l'eau au moulin, si je peux me permettre l'expression. J'ai envie que les agents soient dans cette disposition et j’imagine que chaque agent puisse être un ambassadeur de l’agence de l’eau. C’est tous ensemble que nous pourrons mener le combat pour l’avenir de l’eau ! »