Publié : Le 02/10/2017
- Actualisé le 02/10/2017
Application de marqueurs d'exposition et d'effet sur gammares dans le bassin Artois-Picardie

En vue de se préparer à la mise en œuvre du suivi des substances hydrophobes sur biote en cours d’eau, l’Agence de l’Eau Artois-Picardie a confié à l’entreprise BIOMAE, experte en écotoxicologie, une étude visant à l’évaluation de la toxicité chimique des milieux aquatiques au moyen de l’outil Gammare, selon les protocoles définis au niveau national.

Les objectifs premiers de cette étude étaient :

[1] de tester la pertinence de deux sites identifiés comme « sites de référence » à l’aide de l’utilisation des biomarqueurs d’exposition et d’effet.

[2] d’évaluer l’impact de substances chimiques et en particulier de pesticides sur le biote ; ceci en appliquant plusieurs biomarqueurs d’exposition sur des sites connus pour leur niveau de contamination élevé.

[3] de tester l’approche gammare dans un contexte de « contrôle d’enquête » sur des sites où la présence de substances chimiques est avérée mais de façon intermittente et avec des niveaux parfois faibles.

La demande a porté tout particulièrement sur les marqueurs d’exposition (a minima les 8 métaux des états chimique et écologique, et des organiques dont les PCB, les HAP, les PBDE, les DTT et dérivés, le lindane) et sur les marqueurs d’effet (taux de mortalité, inhibition alimentaire, reprotoxicité, neurotoxicité, perturbation endocrinienne).

Deux campagnes de terrain (juillet et octobre 2015) sur cinq sites ont été réalisées afin de prendre en compte la variabilité des milieux et apprécier la reproductibilité des résultats.

Les principaux résultats obtenus par rapport aux objectifs premiers fixés sont :

[1] pas de contamination biodisponible anormale pour les métaux recherchés pour les 2 sites de référence par défaut. Concernant les contaminants organiques, une faible contamination par deux hydrocarbures HAP a été observée ponctuellement lors de la première campagne sur la Créquoise à Beaurainville.                                              

[2] des effets neurotoxiques ont été mesurés sur trois sites d’étude, indiquant la présence d’insecticides anticholinestérasiques.

[3] les outils mis en place permettent d’identifier des sites avec une contamination anormale ou des effets toxiques comme la Deûle qui est caractérisée par une contamination constante aux hydrocarbures HAP et par la présence d’insecticides anti-AChE et de perturbateurs endocriniens lors des deux campagnes.