Inondations : quelles actions sont soutenues ?
Elles sont souvent et de plus en plus régulièrement au cœur de l’actualité et provoquent de nombreux dégâts…
Les inondations sont un phénomène naturel, cependant en raison de certains aménagements réalisés sur les territoires qui y sont soumis, elles peuvent constituer un risque majeur sur le territoire national, aussi bien pour la sécurité des biens des personnes que sur la qualité des eaux et les milieux naturels (pollution, perte de biodiversité…).
Que peut faire l’Agence de l’Eau Artois-Picardie pour prévenir et aider à ralentir ces catastrophes naturelles sur le territoire ? Quel est son rôle et comment fonctionne-t-elle ?
Contextualisation :
Tandis que le gouvernement, par l’intermédiaire d’organismes tels que la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et grâce à la Directive Inondations (DI) peut agir pour réduire la vulnérabilité, au bénéfice des biens et des personnes, l’Agence de l’Eau Artois-Picardie mobilise quant à elle ses actions principales sur le levier “protection du milieu naturel” de la Directive Cadre sur l’Eau, (découlant d’aides financières et techniques proposées aux usagers de l’eau, afin de prévenir les risques d’inondations à l’amont des zones sensibles au risque).
Le rôle de l’Agence est donc de contribuer à la préservation et la restauration de l'espace de bon fonctionnement des cours d'eau, en accompagnant financièrement sur la thématique inondations, les communes, agriculteurs, activités économiques, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les structures de bassin versant (syndicats mixtes, Etablissement publics d'Aménagement et de Gestion de l'Eau ou EPAGE, Etablissements Publics Territoriaux de Bassin ou EPTB)... dans la mise en place d’études et la mise en œuvre d’aménagements, visant à ralentir la dynamique des crues et à lutter contre l’érosion des sols.
L’Agence soutient également en parallèle les actions de communication et de sensibilisation au risque inondation sur les territoires.
L’Agence de l’Eau Artois-Picardie finance plus largement des travaux d’entretien et de restauration écologique des cours d’eau. Toutes ces actions pouvant avoir un impact positif sur du long terme au niveau du bassin versant.
Comment fonctionne un ouvrage de ralentissement dynamique des crues ?
- La restauration ou la création de Zones d’Expansions des Crues (ZEC) vise, lors d’un épisode de crue, à permettre aux eaux de débordement du cours d’eau, de s’étaler dans des zones peu vulnérables. Plus simplement, il s’agit de faire déborder l’eau en amont, à l’échelle du bassin versant dans des zones écartées des communes afin que ce volume d’eau ne s’écoule pas dans les milieux urbains. On peut par exemple évoquer les champs d’inondation contrôlée (CIC). Ainsi, le stockage momentané des eaux écrête la crue en étalant sa durée d’écoulement. Cela permet d’atténuer l’impact de l’inondation dans les zones vulnérables en aval où se situent les habitations.
Exemple d’intervention soutenue par l’Agence
Projet de mobilisation du champ d’expansion des crues de la vallée de l’Aa et de ses affluents.
L’Agence de l’Eau a financé 13,1% de l’opération. Dans le financement sont intégrés : l’acquisition foncière pour 10 champs d’inondation contrôlée (CIC), ainsi que la maîtrise d'œuvre et les travaux pour 5 d’entre eux.
Voici quelques illustrations des opérations :
Ces travaux, réalisés de 2017 à 2020 permettent de mettre hors d’eau 164 logements et 16 entreprises, pour une crue de période de retour 50 ans.
L’opération bénéficie à 10 communes :
- Saint-Martin-d’Hardinghem
- Rumilly
- Verchocq
- Aix-en-Ergny
- Renty
- Fauquembergues
- Merck-Saint-Liévin
- Seninghem
- Bléquin
- Affringues
Au total, plus de 610 000 m3 peuvent ainsi être tamponnés, c’est-à-dire stockés momentanément dans les CIC pour ralentir le pic de crue et donc baisser le niveau d’eau en aval.
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Le saviez-vous ?
Les Zones d’Expansions des Crues (ZEC) n’ont pas seulement des fonctionnalités hydrauliques. En effet, des services écosystémiques sont également rendus : préservation d’une zone naturelle d’expansion de crues (prairie, boisement…), maintien du fonctionnement naturel du cours d’eau (notamment de la continuité écologique, sur la base d’un diagnostic hydromorphologique), restauration des zones humides, rechargement des nappes, lutte contre la pollution en favorisant l’épuration et restauration des frayères, favorables à la reproduction des poissons. Il s’agit d’une réelle plus-value pour l’ensemble des espèces animales environnantes ! qui retrouvent des états naturels avec un débit d’eau régulé, adapté pour leur développement. |
- La politique “Erosion” de l’Agence permet quant à elle d’accompagner des travaux préventifs à l’échelle du bassin versant. L’objectif est d’intervenir le plus haut possible sur les versants, pour retenir la terre et l’eau en fond de vallée. Des travaux de gestion du “fil d’eau” sont alors proposés : hydraulique douce (implantation de fascines, haies, bandes enherbées), régulation (via des fossés et noues), stockage (par des bassins de rétention et zones de rétentions mares…)
Exemples de travaux soutenus par l’Agence pour lutter contre l’érosion :
L’ensemble de ces opérations peuvent être définies au sein de Programmes d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) ou d’autres programmes globaux d’interventions techniques et financières (ex : la compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations ou GEMAPI), que l’Agence accompagne.
Qu’est-ce que la GEMAPI ?
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Stéphane Jourdan s.jourdan@eau-artois-picardie.fr
Corinne Bétrancourt c.betrancourt@eau-artois-picardie.fr
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