Publié : Le 13/12/2016
- Actualisé le 02/05/2017
Etude : Qualité des eaux sur le bassin versant de la Slack (novembre à décembre 2015)

La Slack, rivière du Boulonnais, est suivie depuis la fin des années 70, par une station de mesure à Ambleteuse. Malgré de nettes améliorations observées, ce cours d’eau reste aujourd’hui en état écologique «moyen». Les paramètres déclassants sont les macro-invertébrés, le bilan en oxygène et les nutriments. Par ailleurs, les années antérieures ont mis en évidence des phénomènes d’érosion lors des fortes pluies hivernales. Les pics de MES sont alors corrélés avec ceux du phosphore et des pesticides. Cette érosion des sols a pour incidence un colmatage du cours d’eau et la dégradation des habitats pour les espèces aquatiques.

 

C'est pourquoi l’agence de l’eau Artois-Picardie, a réalisé une campagne de mesure sur la Slack, du 23 novembre au 17 décembre 2015, afin :

  • d’acquérir des données détaillées sur sa qualité physico-chimique,
  • de sectoriser et caractériser les principaux apports de polluants sur le bassin versant, notamment ceux dûs aux agglomérations de Rinxent et de Marquise, à l’exploitation des carrières sur le Crembreux et le Blacourt (affluents de la Slack), et aux pollutions diffuses (exploitations agricoles, ANC, …).

 

Les résultats de la campagne hivernale 2015 ont démontré :

  • des dysfonctionnements ou absence des systèmes d’assainissement par la présence d’ammonium et de matières organiques, en particulier sur les têtes de bassin versant (nombreux rejets domestiques directs),
  • des rejets diffus provenant des exploitations agricoles et des carrières, plus particulièrement sur le Crembreux et le ruisseau du Bazinghen : les eaux d’exhaures des carrières ont néanmoins tendance à diluer par temps sec les autres sources de contamination,
  • des phénomènes d'érosion ou d’apports de particules fines par temps de pluie, corrélés par des concentrations élevées en phosphore et en pesticides pouvant entrainer des déclassements.

 

Les teneurs en NO2, PO4, COT mesurées en aval de la station d’épuration (STEU) de Marquise démontrent de la conformité des rejets de la STEU par temps sec, mais mettent en évidence la vulnérabilité du milieu récepteur à absorber des rejets d’ouvrages de grande capacité.

 

A Ambleteuse, code station 090000, au vu des résultats DCE sur les paramètres NO3, PO4, NH4 et MES depuis quelques années, cette campagne ne reflète pas les grands pics déclassants constatés occasionnellement les années antérieures lors de forts épisodes pluvieux, mais la tendance est perceptible.

Cette étude dévoile également des concentrations d'E. coli et d'entérocoques élevées sur tous les profils en long lors des événements par temps de pluie et par temps sec, de novembre à décembre 2015. Ce constat laisse supposer des rejets directs d’origine agricole ou d’assainissements non collectifs.

 

Ces conclusions ne valent que pour la période hivernale 2015 et il sera nécessaire de réitérer les mesures pour valider les origines de ces pollutions en privilégiant la mesure par temps de pluie. La campagne sera donc automnale en 2016. Elle intégrera également des mesures en continu réalisées par les deux stations de mesures automatiques de l'agence de l'eau Artois-Picardie.